mercredi 23 mai 2012

Michael Jackson vu par le réalisateur Kenny Ortega

This Is It, le documentaire qui chronique les quatre derniers mois de la vie de Michael Jackson, est sorti dans les salles obscures du monde entier le 28 octobre 2009. Créé comme un hommage et un témoignage du génie de Michael Jackson, This Is It était, de l’aveu même de Kenny Ortega, une «production extraordinaire, dont il était le moteur».
Retrouvez ci-dessous l’interview de Kenny Ortega qu’il a donné sur le site lebuzz.info.

« Quels étaient les défis techniques les plus importants auxquels vous deviez faire face dans l’élaboration de la tournée This Is It?

[Rires] Michael n’arrêtait pas de penser! [Rires] J’avais pris l’habitude de lui dire: «Tu sais, tu as encore du chocolat partout. Tu n’as pas encore prononcé un seul mot, mais tu as l’air de quelqu’un qui vient de dévaliser un magasin de bonbons. Tu ne peux vraiment pas t’en empêcher!» Et il me répondait: «Mais non! Allez! C’est juste un tout petit truc! Minuscule!». [Rires] À d’autres reprises, il m’appelait au milieu de la nuit. Je me réveillais en sursaut et il me confiait son idée. Et ce n’était que le lendemain matin que je réalisais à quel point ce qu’il avait dit la veille était puissant. Nous travaillions avec énormément de nouveautés technologiques. This Is It était le premier concert en 3D; nous avions le plus grand écran en haute définition et en 3D jamais construit. Nous allions diffuser 10 courts-métrages que nous avions tous deux coréalisés et scénarisés, nous avions d’énormes éléments scéniques, des éclairages ahurissants, des effets spéciaux, des danseurs, des marionnettes… Avec This Is It, Michael était en train de créer une production extraordinaire, dont il était le moteur. Quand je ressentais une pression particulière, due à tel ou tel aspect du spectacle, je me tournais vers lui et lui disais: «Attention Michael, notre temps est compté!». [Rires] Je le prévenais aussi qu’il y avait des choses auxquelles il pensait, mais que nous ne pourrions pas réaliser en lui indiquant: «Tu t’attends à ce que j’y arrive du point de vue technique, mais il faut que tu réalises que si tu continues à ajouter des éléments, nous n’y arriverons pas!». [Rires] C’était probablement ça mon plus grand défi, d’amener Michael à réaliser que, parfois, c’était assez et qu’il pouvait avoir confiance, que le temps était venu de figer le concept et de raffiner les idées qui étaient sur la table plutôt que d’en ajouter constamment de nouvelles.


Sur une note plus personnelle, y a-t-il des moments de ce processus de réalisation du documentaire qui ont été tellement douloureux émotivement que vous avez eu envie de tout abandonner?

Pas d’abandonner, non. Mais oui, je dois avouer qu’à certains moments, j’ai dû sortir de la pièce. Oui, il fallait que je sorte, que je prenne du recul et que j’aille marcher et prendre l’air. Généralement, quelqu’un de la production me courrait après! Il faut que je souligne, d’ailleurs, que j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier du soutien des membres de la production de This Is It, qui avaient travaillé avec nous pendant les répétitions de la tournée. Par exemple, le directeur musical des concerts a fait le mixage et la trame sonore du film, le chorégraphe de Michael a agi à titre de producteur exécutif. Ils m’ont tous aidé à trouver le matériel qu’on voit à l’écran; nous avions quatre monteurs et nous passions notre temps à aller d’une station à l’autre.
Et oui, pendant ce processus, il y a eu des moments où il fallait que je prenne une pause parce que les émotions étaient trop fortes. Il fallait juste que je reprenne mon souffle et que je prenne un peu d’air. Et, ensuite, je rerentrais et je me remettais au travail.
Michael est tellement vivant dans tous ces enregistrements qu’à certains moments, le fait qu’il n’est plus avec nous me frappe de plein fouet. This Is It n’est pas une potion magique, nous ne ressuscitons pas Michael Jackson. C’est son héritage, un testament qui célèbre les quatre derniers mois de sa vie et tout le travail créatif qu’il a accompli. Mais tout ce que je vous raconte ici n’était que les mauvais moments. Quand il faisait quelque chose et que je me rappelais y avoir assisté, je commençais à rire ou à crier de joie à l’écran… en me souvenant qu’il n’était plus parmi nous. C’est toujours difficile pour moi, et je dois avouer que j’ai encore du mal à regarder certains extraits du film.


À votre avis, quel est l’héritage de Michael Jackson?

Oh mon Dieu! Un peu comme les Beatles, Michael Jackson a changé le monde, et ce, à travers sa musique, ses idées et les messages qu’il passait, comme le fait que si on voulait changer le monde, il fallait d’abord se regarder en face et modifier son comportement. S’il est un message central, une sorte de testament de Michael Jackson, c’est que si on veut changer le monde, il faut prendre ses responsabilités. Et si le film permet au public de réaliser que chacun doit faire son bout de chemin, Michael aura transmis son héritage. Celui-ci survivra bien longtemps après lui et sera immortel. Michael se souciait profondément de l’état de la Terre, de la santé de notre planète. Il se préoccupait aussi beaucoup des gens, des enfants, et il a donné énormément de son temps pour faire sa part et contribuer à ces causes. Et sa contribution était un investissement – à mon avis le plus grand qu’une personne ait jamais faite – pour aider les enfants. Au fond, je vous dirais que, aussi grand qu’il ait été comme musicien et comme créateur – probablement le plus grand qui ait jamais existé -, ses principes et ce qu’il représentait en tant qu’homme, de même que ce qu’il a fait de sa vie, est aussi une part énorme de l’héritage qu’il nous laisse. This Is It rappelle aussi au public que Michael vivait également pour faire de notre monde un endroit meilleur et que c’est aussi important que sa musique ou que sa danse. Il vivait pour ça. »

Le film This is it sera projeté au cinéma Itsas Mendi samedi 26 mai à 21h
Séance gratuite

+ d'infos : http://www.urrugne.com/



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